Teinture | La teinture naturelle qu’est que c’est ?
La teinture naturelle est faite à partir de végétaux (feuilles, tiges, racines, fleurs, écorces …) de lichens, de champignons, de minéraux (sulfate de fer, cuivre..) ou encore d’insectes (cochenilles..).
Les textiles sont mis à bouillir dans des bains de décoctions afin d’obtenir la couleur.
La plupart du temps pour que celle-ci prenne et tienne, la fibre est d’abord préparée pour l’accueillir, cela s’appelle le mordançage.
Depuis la préhistoire l’homme maitrisait déjà la teinture naturelle. L’arrivée dès 1860 des colorants de synthèse l’ont détrônée : consommation moindre de matières tinctoriales pour une utilisation à grande échelle, des couleurs reproductibles à l’identique et un coût peu élevé.
Aujourd’hui les préoccupations de développement durable et du respect pour l’environnement les remettent au goût du jour même chez de grandes marques.
La teinture naturelle permet d’obtenir toutes les couleurs ainsi qu’une infinité de nuances harmonieuses
La couleur obtenue peut varier en fonction de nombreux paramètres : endroit et sol où la plante pousse, moment de la cueillette, qualité et quantité des ingrédients, durée et température du bain de teinture …
Les teintures bien menées sont durables et résistantes aux UV, aux lavages, aux frottements dans le temps. C’est une teinture dite « grand teint », en voici quelques exemples :
– le bleu : l’indigo, le pastel des teinturiers, la persicaire indigo.
– le rouge, le rose : la garance des teinturiers, la cochenille.
– l’orangé : l’œillet d’inde, les pelures d’oignon, un mélange de garance des teinturiers et de gaude des teinturiers.
– le brun : le noyer, le gambier …
– le gris, le noir : les noix de galle, le sulfate de fer, la campêche.
– le jaune : la gaude des teinturiers (ou réséda des teinturiers), le genêt des teinturiers, …
– le vert : un mélange de gaude des teinturiers et de pastel ou d’indigo. Pour du vert olive de la gaude des teinturiers avec du sulfate de fer.
Il existe beaucoup de plantes avec lesquelles ont obtient des teintures dites « petit teint ». Les couleurs obtenues sont belles mais sont moins « solides » que celle dites « grand teint ». Par exemple : la ronce, le hièble, le gaillet …
Les étapes d’une teinture naturelle :
① Le décatissage et débouillissage :
Décatissage : afin d’enlever l’apprêt d’amidon des tissus il est nécessaire de les faire tremper d’abord une nuit dans de l’eau de source.
Débouillissage : laver en machine à 60°, mettre à bouillir 2 heures avec un mélange de savon de Marseille et de carbonate de soude.
Par contre pour la soie pas de débouillissage.
② Le mordançage :
C’est la préparation de la fibre pour recevoir la couleur (sauf pour l’indigo et certaines plantes à tanin).
Selon si la fibre est cellulosique ou animale le mordançage sera différent. En effet il y a plusieurs techniques, la plus courante est de faire bouillir la fibre dans un mélange de sel d’alun et de crème de tartre.
③ Le bain de teinture :
Après avoir macérés une nuit dans de l’eau de pluie ou de source, la plante ou autres produits pour teindre seront mis en décoction pour en extraire le colorant. La décoction est filtrée, les matières sont jetées. Pour obtenir une couleur profonde il faut généralement le même poids de plantes sèches que de fibres sèches, parfois deux fois.
⑤ Rincer, et faire sécher à l’ombre.
À chaque étape du processus, pour que les fibres ne s’abîment pas en feutrant, il est nécessaire de faire monter le bain en température avec les fibres, et, une fois fini, de le laisser refroidir avant de sortir les fibres.
④ La teinture et le nuançage :
Plonger les fibres dans la décoction filtrée, chauffer doucement et les laisser dans ce bain bouillonnant une heure environ. La température varie selon les plantes utilisées.
Il est possible de nuancer la couleur en fin de cuisson en ajoutant du sulfate de fer ou de cuivre.
En plus il est possible de faire une deuxième cuisson avec d’autres plantes pour faire du vert ou du orange par exemple.
Les plantes à bleu, un monde à part
Les plantes qui teignent en bleu sont pour les plus connues : le pastel des teinturiers, la persicaire, l’indigo.
La plante est insoluble dans l’eau donc il est impossible de faire une décoction des feuilles. La méthode traditionnelle permet l’extraction de l’indican des feuilles sans usage de produits chimiques. En effet elle utilise la fermentation des feuilles pour libérer l’indoxyle qui est soluble dans l’eau puis l’oxygénation à l’air de celui-ci en pigment indigo.
Enfin il existe plusieurs façon de faire une « cuve » de bleu. Personnellement j’utilise une cuve totalement organique et non toxique mise au point par Michel Garcia, « la cuve organique 1 2 3 ». Il est possible de garder la cuve longtemps en la nourrissant et en rajoutant de l’indigo.
Liens
Slow dye
Branche rouge
Couleur Garance
Michel Garcia
Société chimique de France