Qu’est-ce-que l’impression botanique écoprint ?


Qu’est-ce-que l’impression botanique écoprint ?

L’écoprint est une technique d’impressions d’empreintes botaniques faites à partir de végétaux. 

J’ai expérimentée pendant l’été 2022 et je me suis formée l’hiver 2022 aux impressions botaniques, empreintes végétales imprimées par contact sur tissu, appelé écoprint, avec la méthode de Irit Duman. Depuis je suis devenue addict à cette pratique que j’ai envie de vous partager dans cet article.

La genèse de l’Impression botanique ou écoprint

Depuis le 1 siècle avant JC et pendant toute l’histoire, plusieurs personnes ont mis au point des techniques d’impressions natures, c’est à dire l’impression directe du végétal sur du papier. L’imprimeur et illustrateur autrichien Alois Auer a été le premier à publier un procédé d’impression sur nature. Dans son manuel “The Discovery of the Nature Printing-Process”, publié en quatre langues en 1853, Auer illustre sa méthode de reproduction d’éléments naturels en taille réelle à l’aide de deux plaques, l’une en acier et l’autre en plomb.

India Flint, photo : Haley-Renee

La technique ecoprint est une méthode d’impression créée dans les années 90 par India Flint, une teinturière australienne, entourée d’une groupe de femmes. 
Elle s’est inspirée de la méthode lettonne de décoration des œufs de Pâques, et du shibori, la méthode traditionnelle japonaise de teinture des textiles.
Elle explique toutes ces techniques dans son livre : “Eco Colour : Botanical Dyes for Beautiful Textiles”.

Capturer la beauté de la nature  :

L’impression botanique permet de reproduire l’image d’une plante sur le support (papier, tissu). Cela est fascinant de pouvoir capturer ainsi la beauté délicate et colorée de la nature. En réalité ce qui est imprimé ce sont les colorants contenus dans les plantes.
 

En effet un végétal est composé de plusieurs molécules colorantes : les quinones (rouges, roux, violets), les flavonoïdes (jaunes, ocres et verts), les anthocyanes (mauves, vieux roses, verts, gris bleutés), les caroténoïdes (jaunes, oranges), les tanins, l’indigo (bleus).
Ce sont ces différents colorants contenus dans les végétaux qui s’impriment par contact dans la fibre du tissu. Les plantes sont plaquées serrées sur le tissu humide, et ce sont la chaleur, l’humidité et la durée de la cuisson qui vont permettre cette imprégnation.

Afin que l’image des plantes reste imprimée de manière prolongée sur le tissu il est nécessaire de prétraiter le tissu, exactement comme nous le faisons pour des teintures végétales, cette étapes s’appelle le mordançage.
Les colorants contenus dans les végétaux réagissent différemment selon les mordants : alun, fer, cuivre, oxalate de titane, ect… Il est possible de jouer avec différentes concentrations de ces additifs dans le mordançage, élargissant ainsi le potentiel colorant de chaque plante.

Les étapes de l’écoprint :

Le Mordançage :

Les tissus sont mordancés. La technique du mordançage est faite en amont de la teinture et de l’écoprint afin de fixer la couleur durablement sur la fibre.

En effet bien souvent les colorants n’ont pas d’affinités avec les fibres. Dans la composition du mordançage il y a des sels métalliques. Ceux-ci créés une accroche sur le tissu pour les molécules colorantes.

Les Végétaux :

Les végétaux utilisés peuvent être secs ou frais.
 
Cela peut être tout type de plantes, cultivées ou sauvages, jeunes ou vieillissantes.
Pour faire des empreintes végétales il est possible d’utiliser des feuilles, des tiges, des fleurs, ect…
Plusieurs paramètres rentrent en jeu pour saisir une belle empreinte. A savoir que toutes les parties d’une plantes n’impriment pas forcément. Selon les saisons les résultats seront variables comme pour les feuilles par exemple qui n’ont pas la même concentration de tannin au début du printemps et à la fin de l’été. Le temps de cuisson qui est déterminant pour une impression réussie est différent d’un végétal à l’autre.

LA Composition :

Les plantes sont posées sur le tissu afin de faire une composition.

LE rouleau :

Le tissu est roulé entièrement sur lui même, et ensuite est ficelé sur la toute la largeur du rouleau.
 
Cette technique permet de plaquer les plantes sur le tissu humide et de faire une impression par contact.

LA CUISSON :

Enfin les rouleaux sont cuits à la vapeur d’eau pendant un moment.
 
Il est également possible d’immergé le rouleau, les résultats seront différents. Cette technique est plutôt utilisée pour “le pot sale”, le “dirty pot” initié par Nicolas Brown.

l’Ouverture :

Dérouler les rouleaux afin de voir les résultats est toujours comme ouvrir un cadeau et réserve des surprises !
 
Maintenant c’est le moment de débarrasser le tissu des végétaux dont ont a à présent extrait les colorants et de les mettre au compost.

Le Lavage :

Le tissu est lavé à l’eau savonneuse afin de le nettoyer mais aussi de renforcer la teinture.

LE résultat :

La plante choisie est le cosmos sulfureux, les fleurs et les feuilles.
 
C’est une plante grand-teint, c’est-à-dire que cette impression botanique est solide à la lumière, aux lavages et aux frottements.
 
Capturer en photo le résultat obtenu est je trouve délicat. En effet dans la réalité les teintes vibrent du fait que la plante a des colorants de plusieurs catégories et cette complexité organique nous renvoie des nuances riches. Selon le moment de la journée, selon la luminosité ambiante les couleurs naturelles fluctues et c’est magique !

Les stages écoprint  :

L’écoprint est relativement technique. En effet un certain nombre de paramètres rentre en compte et cela demande de la minutie tout au long du processus, et un certain savoir-faire afin d’obtenir des résultats nets, colorés, harmonieux et durables.

Je propose des stages d’écoprint dans un cadre naturel au cœur de l’Ariège.
Je bichonne un jardin de plantes tinctoriales qui sert pour les stages.

Je vous met le lien des stages ici :
https://peluredoignon.fr/ecoprint-stage-de-teintures-naturelles/

A bientôt !